Le lieu & son histoire

Ancré dans le présent et tourné vers l’avenir, le Palais de Tokyo est également riche d’une histoire passionnante, qui invite à un voyage à travers la création artistique. Devenu en 2012 le plus grand centre d’art contemporain d’Europe suite à la réhabilitation de l’ensemble de ses espaces, le Palais de Tokyo invite à explorer l’émergence et à rencontrer les créateurs de notre temps, là même où furent exposés certains des plus grands artistes du siècle passé.

Construit à l’occasion de l’Exposition internationale de 1937, le bâtiment dénommé « Palais de Tokyo » tient son nom du « quai de Tokio » (l’actuelle avenue de New York). Il est d’emblée conçu pour abriter deux musées bien distincts : le Musée d’art moderne de la Ville de Paris d’une part, et le Musée national d’art moderne d’autre part. Si le Musée d’art moderne de la Ville de Paris occupe bien l’aile Est du bâtiment depuis cette époque, l’aile Ouest a connu plusieurs destins au rythme de ses différentes affectations, toutes liées aux arts visuels. C’est dans cette aile Ouest que se trouve l’actuel Palais de Tokyo, site de création contemporaine, et à laquelle l’on fait désormais référence en parlant du Palais de Tokyo.

L’histoire du Palais de Tokyo en 17 grandes dates

1937

Inauguration du Palais des musées d’art moderne le 24 mai 1937 :

Le bâtiment du Palais de Tokyo est construit à l’occasion de l’Exposition internationale des arts et techniques de la vie moderne de 1937. Il est destiné à accueillir le Musée national d’art moderne dans son aile Ouest (l’aile de l’actuel Palais de Tokyo) et le Musée d’art moderne de la Ville de Paris dans son aile Est (où il se trouve toujours).

1938

Transfert des collections : Les collections du Musée du Luxembourg (art contemporain français) et du Jeu de Paume (écoles contemporaines étrangères) sont transférées dans l’aile Ouest du bâtiment, dédiée à abriter le Musée national d’art moderne nouvellement créé

1939-1945

Seconde Guerre mondiale : Dès 1939, une partie des œuvres est évacuée en province face à la menace de réquisition par le gouvernement allemand. Fin 1941, les sous-sols des deux musées sont réquisitionnés et transformés en magasins de séquestres de biens juifs spoliés. On entrepose du mobilier (notamment des centaines de pianos) dans l’aile Ouest, des caisses de vêtements et des effets personnels dans l’aile Est.

9 juin 1947

Inauguration du Musée national d’art moderne : La période troublée de la Seconde Guerre mondiale a jusqu’alors empêché son ouverture totale dans l’aile Ouest du bâtiment, à l’emplacement de l’actuel Palais de Tokyo.

Septembre 1976

Fermeture du Musée national d’art moderne : Les collections déménagent au Centre National d’Art et de Culture Georges Pompidou, né de la volonté de Georges Pompidou, Président de la République française, et qui sera inauguré en 1977 dans le quartier du Marais.

8 mars 1978

Ouverture du Musée d’Art et d’Essais : L’aile Ouest du bâtiment abrite désormais le Musée d’Art et d’Essais et ses collections hétéroclites : des peintures de la seconde moitié du XIXe siècle, les œuvres de Picasso destinées au futur Musée Picasso, ou encore les collections des donateurs qui n’ont pas souhaité suivre le transfert au Centre Georges Pompidou.

17 février 1986

Création du Palais de l’image : L’aile Ouest du bâtiment va connaître une nouvelle destinée avec la création du Palais de l’image qui rassemblera La Cinémathèque française, l’Institut National de Formation aux Métiers de l’Image et du Son et le Centre National de la Photographie.

18 novembre 1986

Inauguration de la FEMIS : La FEMIS, Fondation Européenne pour les Métiers de l’Image et du Son, s’installe dans l’aile Ouest du bâtiment.

16 mars 1988

Inauguration des nouvelles salles de La Cinémathèque française : La FEMIS, La Cinémathèque française, le Centre national de la Photographie et la Mission du Patrimoine Photographique sont désormais officiellement réunis dans l’aile Ouest du bâtiment, à l’emplacement de l’actuel Palais de Tokyo.

Novembre 1988

Installation de l’Institut des Hautes Études en Arts Plastiques : Imaginé dès 1983 par Pontus Hulten et fondé en 1985, l’Institut des Hautes Études en Arts Plastiques réunit des promotions annuelles d’une vingtaine de jeunes artistes. École nomade, l’institut occupera les anciennes salles de sculpture de novembre 1988 à mars 1990.

Décembre 1990 - février 1991

Déménagement des collections du Fonds National d’Art Contemporain : Installé dès 1938 au rez-de-chaussée de l’aile Ouest du bâtiment, le Fonds National d’Art Contemporain part pour un espace spécialement conçu pour l’accueillir, dans le quartier de la Défense. Créé sous la Troisième République, le Fonds National d’Art Contemporain a pour objet d’acquérir des œuvres qui sont mises en dépôt dans des musées, ambassades, palais nationaux, institutions publiques ou qui circulent dans des expositions en France et à l’étranger.

29 juin 1993

Départ du Centre National de la Photographie : Créé en 1982, le Centre National de la Photographie s’est installé dans l’aile Ouest du bâtiment en 1984. Il organisera ici de grandes expositions consacrées à la photographie contemporaine avant d’investir l’Hôtel Salomon de Rothschild, dans le 8e arrondissement, afin de laisser place au projet du Palais du cinéma.

1995

Départ de la FEMIS : Installée depuis 1986 dans l’aile Ouest du bâtiment, la FEMIS déménage en 1995 pour un nouvel espace à Montmartre, afin de laisser place au projet du Palais du cinéma.

Juin 1998

Arrêt du chantier du Palais du cinéma : Le projet d’un Palais du cinéma, qui devait à l’origine réunir le musée du cinéma, la FEMIS, la bibliothèque et les archives du film au sein de l’aile Ouest du bâtiment, avait conduit au déménagement du Fonds National d’Art Contemporain en 1991 et du Centre National de la Photographie en 1993. Ce Palais-là ne verra cependant jamais le jour, et le grand chantier de réaménagement des espaces est définitivement abandonné en 1998.

Juillet 1999

Le Palais de Tokyo est dédié à l’art contemporain : Catherine Trautmann, ministre de la Culture et de la Communication, lance un concours en vue d’affecter une partie de l’aile Ouest du bâtiment à la diffusion de l’art contemporain. L’appellation « Palais de Tokyo » désigne désormais le site de création contemporaine qui est imaginé dans cette aile, et dont Nicolas Bourriaud et Jérôme Sans seront les premiers directeurs.

Janvier 2002

Ouverture du Palais de Tokyo, site de création contemporaine : Le Palais de Tokyo, site de création contemporaine, ouvre ses portes suite à la réhabilitation d’une partie des espaces intérieurs de l’aile Ouest par les architectes Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal. Marc-Olivier Wahler succèdera à Nicolas Bourriaud et Jérôme Sans à sa direction, de 2006 à 2010.

Avril 2012

Réouverture du Palais de Tokyo : En avril 2012, le Palais de Tokyo rouvre après dix mois de travaux et trois mois de fermeture. Les architectes Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal ont de nouveau été appelés pour superviser les travaux de réhabilitation et de rénovation. Le Palais de Tokyo investit désormais l’intégralité de l’aile Ouest du bâtiment de 1937, soient 22 000 m² qui en font le plus grand centre d’art contemporain d’Europe. Il est présidé par Jean de Loisy de 2011 à décembre 2018. Puis en septembre 2019, Emma Lavigne devient la présidente du Palais de Tokyo. Guillaume Désange est depuis février 2022 président du Palais de Tokyo.

Le Palais de Tokyo en 6 spots incontournables

Un lieu qui défriche

Lorsqu’en 1999, le ministère de la Culture décide de consacrer l’aile Ouest du bâtiment à la création contemporaine, l’intérieur a déjà été lourdement démoli. D’importants travaux ont en effet été menés en vue de le transformer en un Palais du cinéma, dont le projet a finalement été abandonné. Les démolitions laissent découvrir des espaces surprenants. La structure en béton de 1937, très élancée, a été mise à nu, et l’intérieur du bâtiment ressemble à une vaste friche industrielle. Décidés à relever le défi de la réhabilitation, les architectes Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal ont souhaité le maintenir dans cet esprit.

Foto Automat, le photomaton du Palais de Tokyo

Dans le hall du Palais de Tokyo, l’un des derniers photomatons argentiques, restauré et installé en 2007.

La salle 37

Cette mystérieuse salle de cinéma ovale, intégrée au bâtiment dès sa construction, en 1937 (d’où son nom) a très peu servi. Murée dès l’époque du Musée national d’art moderne, elle est redécouverte lors des travaux qui sont menés dans les années 1990. Son accès a finalement été rendu possible en 2012, dans le contexte de la réouverture de l’ensemble des espaces du Palais.

Le Jardin aux Habitants

Depuis 2002, le Jardin aux Habitants imaginé par Robert Milin sur le terrain contigu au Palais de Tokyo, situé rue de la Manutention, fait la joie des 16 jardiniers qui cultivent chacun leur petit lopin de manière à en faire le reflet végétal de leur personnalité.

Le parvis

C’est le rendez-vous des skateurs parisiens, qui le surnomment “le dôme” et viennent faire des flips au pied de la France d’Antoine Bourdelle. Imaginée en 1922, cette sculpture monumentale représente Pallas Athénée, la déesse antique de la guerre, entourée des serpents de la Sagesse. Doté d’un grand bassin central, le parvis est décoré de plusieurs autres sculptures conçues par Léon-Ernest Drivier, Auguste Guénot, Louis Dejean et Aristide Maillol.

Les entrailles du Palais

Voyage en immersion grâce au Lasco Project, qui invite depuis 2012 des artistes urbains à intervenir dans les espaces les plus mystérieux du Palais.